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Couleurs complémentaires

Franck David

Le rouge nous stoppe,

Un sang fluide

Puis coagulé ;

Puis celui qui ne coule plus

Pétrifié dans une mort absurde.

Le rouge est un stop

Un sens interdit,

Une interdiction de stationner,

Le rouge est un carrefour bloqué,

Le rouge est une peur

Dans les yeux larmoyants.

Le rouge c’est l’intimidation

Sur un visage livide,

C’est aussi le drapé d’une révolution

Pour lutter contre tout ce qui rend exsangue.

Il empêche, il confisque, il courrouce, il défend, il marque une cicatrice.

Le rouge est un sang instillé en tous nos organes.

Puis quand tout passe au vert,

Tout est libéré,

Plus besoin de combats, de colères, de soins,

La vie devient chlorophyllienne,

Les sols se couvrent de verdures,

Les frondaisons protègent,

Le vert ouvre le passage,

Il s’agit de pouvoir circuler,

Librement, sans interdits,

Avec pour seul drapeau le respect de tout ce vert,

Un vert qui déclame des vers,

Un sol empli de vers,

Des liquides sirupeux en des verres qui trinquent,

Vers ailleurs, vers de nouveaux horizons,

Aller vers le vert.

Puis le vert quand il se mélange au rouge

Deux couleurs complémentaires,

(Pour le vert il faut du bleu et du jaune,)

Le mélange devient marron,

Comme tes yeux noisette,

Un fruit à coque à croquer,

Un marron comme un fruit d’un majestueux arbre,

Un marron est aussi le fruit d’une bagarre,

Un marron pour mêler vigueur et envie,

Quand on est marron on a fait chou blanc,

Et le blanc s’invite aussi, mais ce n’est guère une couleur,

Il atténue un marron trop foncé,

Il blanchit le brun d’une tête,

Il donne un blanc-seing à la liberté,

La trêve, la paix, le renoncement.

Le blanc attend d’être défloré,

Pour procréer des camaïeux sublimes.

Et le noir soulage par la lumière qu’il garde en lui,

Puis la fait jaillir de nulle part une fois avoir tant absorbé,

Il illumine quand on le triture,

Le noir est une absence,

Un albédo buvard,

Une chaleur conservée,

Il confisque la chlorophylle,

Mais blanchit aussi le vert,

Il devient nuit, permet le silence,

Endort, et témoigne du cycle de la vie,

Le noir de tes yeux m’absorbe littéralement,

Il endeuille, il devient un style dandy,

Se marie au blanc impeccablement,

Il réunit les non-couleurs pour en faire un camaïeu

Et peindre les tableaux de maître,

Et toi, et nos couleurs, font le plus beau des tableaux.

Contact scène : gentilinidavid@yahoo.fr / 06 95 24 10 83

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